Monsieur le papa

Mai 16, 2017

Cher monsieur le papa,

L’autre jour, il paraît que c’est vous qui avez alerté les médias (ou un média) sur les réseaux pour leur (lui) dire votre colère parce qu’une école allait priver la maman de votre (vos) enfant(s) de cadeau(x) pour sa fête.

Bien entendu, je m’étonne un peu qu’on inscrive son (ses) enfant(s) dans une école aussi progressiste que celle de Singelijn et qu’on alerte la presse parce que ladite école renonce, après réflexion et avec l’accord des élèves, à une tradition scolaire pour des raisons progressistes, à l’instar d’ailleurs de bien d’autres écoles qui ont tout comme elle opté pour des alternatives bien plus adaptées à la réalité : de nombreux enfants privés d’un ou de leur deux parents, qui ont deux papas ou deux mamans, et de plus nombreux enfants encore qui grandissent dans des familles monoparentales ou recomposées. Et à l’instar d’autres écoles qui ont tout simplement renoncé à ces bricolages de fin d’année.

Mais vos raisons vous appartiennent.

Je suis un peu attristée aussi de votre empressement à alerter les médias pour leur dire que la maman de votre (vos) enfant(s) serait privée de cadeau, au lieu de consacrer ce temps à trouver avec lui (eux) de quoi remplacer le traditionnel bricolage afin qu’elle ne le soit pas.

Mais là aussi, ce sont vos oignons. Et puis il est vrai que l’école a communiqué un petit peu tard sur la chose, ce qu’elle a d’ailleurs reconnu. Tout le monde n’a sans doute pas tous les jours quelques minutes à consacrer à ses enfants pour imaginer et mettre en oeuvre ce qui ferait plaisir à leur maman.

En plus, tout ça n’est pas votre faute. Vous, vous vous êtes mis en colère et on sait que dans la colère, on fait des choses qui nous dépassent un peu. Et ce que vous avez fait n’était vraiment pas grave : écrire une lettre à la presse sur un sujet aussi peu intéressant ne devrait avoir pour seul effet que le défoulement de celui.celle qui l’écrit.

Seulement, monsieur le papa, vous l’ignoriez peut-être, la presse allait à coup sûr s’emparer de ce qu’il faut bien aujourd’hui appeler une affaire : la fête des mères approche, tout journaliste qui se respecte prie secrètement depuis des jours pour ne pas se taper le fameux marronnier sur les colliers-de-nouilles-aujourd’hui-dépassés-par-des-bricolages-bien-plus-créatifs-que-c’est-chouette et sur les dernières tendances en termes de cadeaux « bien-être » à offrir à nos corps de mères qui-ont-bien-mérité-un-petit-répit. Pire encore: bon nombre de journalistes qui se respectent se trouvent aujourd’hui dans une situation qui rend bien souvent impossible le moindre journalisme qui se respecte. Il faut buzzer, il faut faire du clic, il faut être le premier sur la balle, quitte à dire n’importe quoi sur un sujet aussi inintéressant qu’une école qui renonce à fabriquer en classe les bricolages pour la fête des mères.

Et c’est ce qui arriva. Votre lettre fut LE buzz du jour en Belgique. La plupart des médias nous ont appris avec une consternation très bien feinte que les mamans des enfants de l’école Singelijn allaient être privées de fête des mères, voire même que l’école Singelijn voulait supprimer la fête des mères.

Il n’a pas fallu une heure pour que les réseaux se déchaînent. Même l’ancienne ministre de l’enseignement y est allée de son petit tweet outragé, laissant déferler dessous sans les commenter les mêmes monceaux de réactions elles aussi outragées, mais aussi homophobes et même islamophobes que ceux qui ont envahi ce jour-là facebook, twitter, et le cerveau de Benjamin Maréchal.

Et vraiment, vraiment, je vous assure que vous n’êtes pas responsable de ça. Même moi qui me targue de m’y connaître un peu en communication sur les réseaux (y compris des médias), qui ai décidé de faire de la lecture critique de ce qui s’y dit l’un de mes chevaux de bataille, surtout quand ce qui s’y dit alimente racisme et autres phobies, j’ai été totalement sidérée de constater qu’on puisse faire de cette « info » (notez les guillemets) un complot musulman contre « nos traditions occidentales » (je cite une ministre NVA). Comment aurais-je pu imaginer qu’une tradition respectée à travers le monde, dans toutes les cultures et dans toutes les religions puisse devenir un étendard islamophobe et/ou homophobe ? Que ceux qui ont fait de leurs peurs de véritables obsessions puissent être aussi mal informés sur l’objet de ces peurs qui pourtant les obsède ?

Bien sûr, avec le recul, je me dis que j’aurais dû me souvenir que n’importe quel prétexte est bon pour les haineux (et ceux qu’ils entraînent avec eux). Que quand des médias prennent bien soin de nous priver de toute une partie de l' »info » (qui aurait pu avec elle perdre ses guillemets), la plus intéressante – le fait que l’école de votre (vos) enfant(s) avait décidé de réfléchir avec lui (eux) et ses camarades à l’amour, à ceux qu’on aime et à la manière dont on a envie (ou pas) de le leur dire -, et quand ces mêmes médias regardent défiler les commentaires sans se soucier de leur contenu, les réactions ne peuvent qu’être bêtes.

Lundi, lendemain de la fête des mères, votre (vos) enfant(s) est (sont) entré(s) dans l’école sous surveillance policière. Le directeur a reçu des centaines de mails haineux et menaçants. Des menaces de mort. D’incendie de l’école avec tous ceux qui sont dedans.

Et de ça, vous n’êtes pas responsable. Vraiment pas. Ceux qui le sont, ce sont tous ceux qui entretiennent nos phobies pour s’enrichir ou gagner des voix. Et qui ensuite surfent sur les dégâts qu’ils ont causés pour nous servir une consternation très bien feinte face au déferlement de haine que subit ce directeur. Et ça, je suis certaine qu’en grandissant dans une école comme Singelijn, votre (vos) enfant(s) sera (seront) bien équipé(s) pour le comprendre.

13 Réponses to “Monsieur le papa”

  1. Bonsoir Madame, juste une question : pourquoi parlez-vous le « bébé » à jet continu ? Pourquoi tant de « maman » et de « papa » qui ne sont même pas du second degré ? En finira-t-on un jour avec la langue neuneu ? Faut-il encore vous rappeler que « maman » et « papa » connotent alors que « père » et « mère » dénotent ? Et qu’au lieu de tirer votre discours vers la raison, vus plongez votre lectorat dans la glu et la guimauve sentimentalo-geignardes qui nous pourrissent déjà suffisamment la vie ? Que diriez-vous si l’on faisait la publicité de votre « bloblog » ? La position que vous défendez n’est pas en cause (je la partage), mais elle gagnerait en force par un choix plus sec et froid des termes mis à son service (et par plus de concision — Dieu que l’accouchement fut difficile !) Je baise nonobstant les mimines qui tant tapèrent les toutouches de votre clavier.
    É. A.

    • annelowenthal said

      Bonsoir,
      Je ne sais pas si c’est « bébé ». Si oui alors je suis bébé, parce que j’appelle mes parents « papa » et « maman ». Faites donc la promo de mon bloblog, peut-être que vos amis comprendront le sujet du billet et trouveront plus, comment dire, adulte de s’y attarder. Et je vous invite à écrire vous-même, puisque vous semblez savoir comment le faire mieux (et je vois que j’ai affaire à un expert du langage donc je n’en doute pas). Comme en plus vous partagez mes idées, je vous partagerai à mon tour 🙂 (Je sais, « vous partager » est un peu douteux, c’est du jargon internet)

      Edit : je précise que j’ai choisi les appellations les plus utilisées dans ce que j’ai lu sur l’affaire, que j’ai trouvé que « monsieur le père », ça n’allait pas et qu’en effet, le « collier de nouilles » et l’extase qu’il suscite a quelque chose d’un peu bêtifiant, comme toutes les mignoncetés dont nous gratifient nos enfants 🙂 j’espère pour vous que vous avez connu ça! Bonne journée 🙂

      • ben said

        « vous semblez savoir comment le faire mieux ». Ne serait-ce pas là l’hôpital qui se moque de la charité?

      • annelowenthal said

        Je n’ai pas compris la question, à moins qu’elle ne soit une subtile allusion à ma tournure de phrase expressément tordue, mais j’ai par contre compris que ce n’était vraiment pas grave 🙂 On passe au sujet du billet ou on vaque ?

  2. Brino said

    Je ne peux pas être d’accord avec vous….

    Je ne le suis pas parce que, depuis quelques années en Belgique (et ailleurs dans le monde aussi), on ne prend plus en compte que les intérêts de la minorité au détriment de la majorité ! Sur une classe de 30 enfants, un n’a plus sa maman et une vit avec deux papa ? Parfait, privons 28 enfants d’une tradition pour le « bien-être » de deux personnes !

    Michael, qui n’a plus qu’un Papa parce que sa Maman est décédée l’année passée se sentira-t-il mieux par un tel « artifice » ? Pas du tout ! La prochaine étape, c’est quoi ? Effacer toute référence à a la famille dans les bouquins de français ? Moi je dis que, si dans le cours d’anglais, on demande aux gamins de traduire la phrase « Last week, my mother went to France », on comment une faute du plus haut degré. Rho, pensez à cette petite tête blonde qui risque d’éclater en sanglot parce qu’il pourrait penser à sa maman partie tragiquement à la lecture de cette phrase

    Les gens meurent ! C’est une réalité ! Vouloir tout normaliser pour ne pas « heurter » la sensibilité des gens est une connerie 🙂

    Surtout, mettons tout le monde sur le pied, de peur que les différences n’éclatent ! Surtout faisons en sorte que tout le monde soit habillé de la même façon….sinon François risque de peter une case en voyant qu’il ne s’habille pas en Gucci alors que Martin peut mettre des vêtements de marque.

    Le vie n’est pas équitable ! Certains perdent des parents rapidement, d’autre pas. C’est la vie. Apprendre à vivre avec est un cadeau bien plus important qu’édulcorer la réalité, faire comme si elle n’était pas là.

    Et pour la fête des mères….permettre à Martin de faire un cadeau pour sa tante ou sa grand mère, s’il n’a plus sa mère, est une solution toute trouvée.

    – « Allez les enfant, c’est la fête des mères….on fait un cadeau pour maman »
    – « Mais je ne n’ai plus ma maman, moi, je fais quoi ? »
    – « Et tu n’as pas quelqu’un dans ta famille à qui faire un cadeau pour lui dire que tu tiens à lui ou a elle ? »

    ….et le problème est réglé.

    • annelowenthal said

      En 2015, Une famille sur 4 est monoparentale. Plus d’un enfant sur 5 vit dans cette situation. Ajoutez à ceux-là ceux qui vivent dans des familles recomposées (plus de 15%). Après, qu’il y ait 20, 10 ou 1 seul enfant privé d’un de ses parents, peu importe. C’est de l’enfant en souffrance qu’il faut tenir compte quand on peut. Et ici, on peut. Personne ne prive personne de fête des mères/pères, seule l’absence le fait. Ce bricolage (qu’on paie bien souvent pour se le voir offrir 🙂 ) peut très bien être fabriqué par ailleurs et il y a 1001 façons de fêter un parent. Et ici, on parle d’une école qui n’a pas décidé de ne RIEN faire. Elle fait autrement, elle fait autre chose, avec l’accord de l’ensemble des enfants.

      En effet, on est riches de nos différences. Mais seulement si on en tient compte, certainement pas si on fait comme s’il n’y en avait pas et qu’on laisse « le différent » en souffrance « parce qu’il fait partie de notre diversité » (ah ah). Quant à votre « solution », allez donc demander à un.e gamin.e de choisir entre des adultes qui l’entourent auquel il réservera son cadeau. Et demandez-lui si c’est facile.

  3. Brino said

    Madame,

    Ce qui me met hors de moi, dans ce cas, c’est qu’on n’a jamais demandé l’avis des enfants concernés. Ce sont juste des « adultes » qui pensent connaitre tout mieux que tout le monde et qui, surtout, pensent savoir ce qu’un enfant ressent ou pas.

    JAMAIS (j’insiste) on n’a demandé l’avis des premiers concernés 🙂 Je suis moi-même enfant ayant perdu sa maman très jeune, et je peux vous assurer que ce n’est pas « la fête des mères » qui me rappelait la disparition de ma maman. C’est quelque chose qu’on porte toute sa vie, fête des mères ou pas !

    Et je persiste sur un point auquel vous n’avez pas répondu : la dictature de la minorité est partout présente.

    Dans l’école de mon fils, on a décidé qu’il n’y aurait plus jamais de porc au menu par exemple 🙂 Parce qu’il y a qqch comme 15% d’élèves musulmans. Entendons-nous bien, je n’en ai rien à faire de la religion, je n’ai absolument rien contre l’Islam, mais je trouve honteux qu’une minorité dicte tout à la majorité.
    Ha et puis dans la troupe de mon fils, il y en a plusieurs allergiques au gluten : résultat, tout le monde est mis au sans gluten.

    D’ailleurs j’espère que vous empêchez vos enfants à aller au voyage rhéto. Vous comprenez, certains ne peuvent pas se le payer. D’ailleurs les classes de neige dans les école devraient être abolies…vous savez, certaines familles ne roulent pas sur l’or.
    Ho, et puis, la journée des familles….vous vous imaginez le calvaire pour ceux qui n’ont pas de famille ? Il y a un enfant malentendant dans l’école de mon fils….je suggère donc qu’on abolisse toutes les compréhension à l’audition dans tous les cours de langue. Vous comprenez, j’espère, que si tout le monde n’a pas la chance d’avoir une bonne audition, tout le monde doit être sur le même pied.

    Je continue ?

    • annelowenthal said

      Non, arrêtez, je me suis personnellement arrêtée à vos premières lignes. Les enfants de l’école ont donné leur accord à la chose, qui a été discutée avec eux.

      • Brino said

        Ah bah oui, c’est tout de suite facile de « s’arrêter » de lire dès qu’on n’est plus d’accord et d’éviter ainsi ma troisième tentative de vous démontrer que la dictature de la minorité est devenue la règle….c’est facile hein ? 🙂

        Et que vous le vouliez ou non, les enfants ont donné leur accord à quelque chose dont ils n’étaient pas demandeur à la base !!!!

  4. Monsieur Le Papa said

    Chère Madame Lowenthäl,

    Vous m’adressez ce mercredi un billet houleux sur votre blog, permettez-moi d’y répondre.
    Vous me pardonnerez de ne pas le faire en y joignant mon nom mais la protection de mes enfants est mon unique priorité.

    Vous me saurez gré de ne pas me tenir responsable du fait que la fachosphère ait profité de l’occasion offerte pour sortir du bois et se pavaner. Malgré cela je constate que manifestement, vous n’avez pas bien fait vos devoirs. Le manque d’exactitude dont vous faites preuve dans votre article m’invite à vouloir rétablir un part de la vérité.

    Je désire avant tout réaffirmer que jamais je n’ai contacté le moindre média pour les alerter sur le retrait de la fête des mères de l’école Singelijn. Bien que les réseaux sociaux puissent être qualifiés de média sociaux, votre article laisse entendre que j’aurai pris l’initiative de contacter la presse et ceci est tout à fait inexact. Bien au contraire, en découvrant mes mots repris dans les éditions en ligne de certains quotidiens, j’ai immédiatement pris l’initiative de contacter ceux-ci afin de leur réaffirmer mon soutien à l’école dans son projet pédagogique et de m’assurer que rien ne serait publié. Il est facile pour une polémiste comme vous d’avoir ses petites entrées dans les grandes rédactions du pays, mais comprenez que pour un papa lambda, réussir à être mis en contact avec une journaliste dont le nom n’est même pas cité dans l’article relève du parcours du combattant. J’ai refusé toutes les invitations, « cartes blanches » et autres demandes de témoignage en répétant à chaque fois mon soutien à l’école. Cet effort je l’ai fait et je m’attriste à mon tour du fait que vous n’en parliez pas.

    Bien au contraire, vous ne cessez de répéter dans votre publication que je suis le lanceur d’alerte qui aurait contacté les médias. Mais répéter une inexactitude à l’envie n’en a jamais fait une vérité. Vous auriez pu vous souvenir de vos heures à La Nouvelle Gazette avant de tremper votre plume dans l’acide et vérifier vos informations. Vous auriez pu contacter l’école et apprendre que déjà jeudi passé, j’avais contacté la direction pour leur apporter mon soutien et leur confirmer que j’avais refusé toute implication des médias. Vous auriez pu questionner vos ex-collègues journalistes qui ont les premiers publiés cette histoire et ceux-ci vous auraient confirmé que je ne les avais pas alertés. Mieux, que j’avais par après insisté auprès d’eux sur la qualité de l’école Singelijn. Vous auriez pu prendre en considération les commentaires de vos lecteurs qui vous répétaient incessamment depuis des jours que je n’étais celui que vous espériez. Vous auriez aussi pu tout simplement me contacter. Mais non, vous n’avez rien fait de cela, et vos raisons vous appartiennent …

    La vérité toute simple est que j’ai publié sur mon mur Facebook une opinion que je maintiens encore avec force aujourd’hui. Sans colère mais sans doute aussi sans indulgence. Je n’approuvais pas la décision du directeur et ses premières justifications mais cela se limitait à cela. Mon intention en publiant publiquement cette opinion était de pouvoir la partager avec les autres parents de l’école. J’ai le premier senti l’odeur pestilentielle du défoulement collectif, et le premier j’ai tenté d’y mettre un terme. Moins de 24h après la publication de mon article, j’avais déjà retiré celui-ci afin de mettre un terme à son partage et aux commentaires consternants qu’il avait attiré. Je m’en suis d’ailleurs ouvert à nouveau sur Facebook, en privé cette fois et cela vous a été rapporté, vous ne pouviez donc pas l’ignorer.

    Je lis sur vos réseaux que vous avez vos sources fiables à l’école et donc je m’étonne donc que la lettre de soutien que j’ai adressé au directeur ainsi qu’à l’équipe pédagogique ne vous ait pas été aussi rapportée. Car bien avant que le premier mot fut imprimé sur le papier, bien avant que les caméras, les ministres et les rageux ne s’en soient mêlés ; j’avais déjà exprimé au directeur mes excuses de voir ainsi mes mots repris dans une entreprise qui nuisait à l’école.

    Ensuite vous vous étonnez que ma famille ait pu choisir une école progressiste comme Singelijn. Vous apprendrez donc que ce virage de l’école est tout récent et que mes enfants fréquentaient l’école avant l’arrivée du directeur et de son nouveau projet. Si je ne suis pas toujours d’accord avec ses choix, je me dois de lui reconnaitre le succès total de son entreprise. Les enfants vivent dans un endroit presque magique et les enseignants de l’école ont toujours eu tout mon respect ainsi que toute mon admiration pour leur travail. C’est d’ailleurs exactement ce que j’ai écrit au directeur.

    Enfin, je tiens à vous rassurer sur le fait que j’ai pris tout le temps nécessaire de préparer la fête des mères dignement. J’ai été particulièrement touché de lire vos insinuations relatives au temps que je ne consacrerais pas à mes enfants. Je suis un père moderne qui dédie l’essentiel de son énergie à ses enfants. Je suis fier d’être parfois montré en exemple par certaines mamans à leurs maris parfois plus traditionnels. Vous commettez une erreur de jugement en insinuant le contraire et j’aurais souhaité que vous eussiez consacré quelques minutes à la vérité plutôt qu’à de fallacieuses suppositions.

    J’espère que vous aurez à cœur de corriger l’interpellation que vous m’avez adressée afin que vos nombreux lecteurs puissent mieux s’abreuver à l’arbre de la liberté et de la justice auquel vous semblez sincèrement tenir.

    Monsieur le Papa

    • annelowenthal said

      Cher monsieur le papa (même si je ne sais pas à qui je m’adresse. J’accepte ce commentaire parce que ça me semble juste, même si, encore une fois, je ne sais évidemment pas si vous êtes bien le monsieur le Papa de mon billet et même si j’ai pour principe de n’accepter que les commentaires dont je peux identifier les auteurs)

      Voilà le message diffusé par les premiers articles qui ont parlé de la chose et qui les a motivés (puisque c’était leur seul contenu ou presque) : «Quand l’école de tes enfants met à mort la fête des mères, tu te demandes si certains directeurs d’écoles et leurs équipes pédagogiques ne s’égarent pas totalement dans leur quête délirante de toujours plus d’égalité. Un enfant qui offre à sa maman chérie un cadeau fabriqué de ses petites mains innocentes à l’école, c’est un acte qui mérite d’être glorifié par toutes les cultures».

      Je ne sais pas si c’est le monsieur qui me répond ici qui l’a écrit, mais c’est bien de ce message-ci que je parle.

      J’ai dit « alerté » et pas « contacté » (être alerté, c’est avoir l’attention attirée par quelque chose, quelle que soit l’intention de ce quelque chose). Je n’ai jamais dit que vous (si c’est vous) aviez cherché à vous médiatiser. Je ne dis nulle part que vous (si c’est vous) étiez un lanceur d’alerte (je sais ce qu’est un lanceur d’alerte) et je ne dis nulle part non plus que vous n’avez pas apporté son soutien à la direction. À vrai dire, je ne trouve pas ça intéressant et ce n’est d’ailleurs pas mon propos.

      Je n’ai pas insinué quoi que ce soit. Par contre, si c’est vous qui avez écrit le message ci-dessus, vous saviez donc en l’écrivant qu’il n’était pas questions de « mettre à mort » la fête des mères, puisque vous l’avez fêtée avec vos enfants.

      Quant à la pédagogie progressiste de Singelijn, je vous invite à lire ceci : http://www.ecolesingelijn.be/notre-ecole/projet-pedagogique/#peu

      Donc non, je ne corrigerai pas. D’autant que vraiment, ce que vous prenez pour une attaque de votre personne, procès d’intention à l’appui, est tout, sauf ça et qu’en plus, ce n’est pas l’objet de ce billet.

      Je vous invite à le relire, parce que je ne le retrouve vraiment pas dans votre commentaire.

  5. Carine said

    Je n’ai pas très bien compris l’allusion à la dictature de la minorité, mais il aurait, en effet, été extrêmement dommage de passer à côté du fait que dans l’école de vos enfants, on a supprimé le porc des menus de la cantine de vos enfants (heureusement, c’est la saison des BBQ et vive les saucisses )

    C’est amusant, même, parce que figurez-vous que cette décision d’exclure – j’insiste bien sur le verbe « exclure » cette viande des cantines a bien gêné la communauté musulmane elle-même . Elle n’était pas demandeuse, voyez-vous ? La solution selon laquelle les enfants pouvaient opté un menu traditionnel, exempt de porc, d’ail, d’oignons, voire pour un menu végétarien … convenait à tout le monde . Sur ce point, nous sommes plus ou moins d’accords : l’enfer est pavé de bonnes intentions, mais ce qui nous différencie c’est la désignation de la minorité que vous dénoncez .

    La généralisation, elle aussi, est l’ennemie de la nuance : à toute époque, les vacances de neige, les voyages scolaires étaient, certes, encouragés mais demeuraient facultatifs mais, malheureusement, un grand nombre d’entre nous ne peuvent pas envoyer leurs gosses aux USA . Ah mais ouiii, on va aussi aux USA, maintenant ! Mais bon vu que Trump n’aime pas trop les ressortissants de ce Hellhole qui est le nôtre, on ne peut pas se retourner vers les descendants de cette minorité, quoique … si ?

    Bon moi, je ne vais pas trop critiquer la destination des voyages scolaires, vu qu’en 2016, je n’étais pas très emballée à l’idée que ma fille se rende en Hongrie, parce que nous, dans la famille, on n’aime pas trop les dictateurs qui aiment les barbelés. D’autres parents non plus, d’ailleurs …

    Quant aux enfants malentendants et malvoyants, ne vous en faites pas : il existe depuis belle lurette des tas de petits appareils, lentilles, lunettes absolument épatants qui nous permettent à tous, même à vous et moi, de passer inaperçus et de mener une routine professionnelle ou scolaire rassurante .

    Mais, je m’égare, on parle de matériel, pas de sentiments, ni de ressenti, pas même des droits des enfants à s’exprimer eux-mêmes sur le sujet. Les miens ont compris, ils ne se sont pas indignés, mais il faut reconnaître que céder a l’indignation est tellement plus facile que prendre le temps d’écouter, de dialoguer et, éventuellement, de se remettre en question quel que soit notre âge.

    Bien cordialement vôtre.

  6. Brino said

    Merci Carine 🙂

    Parce que, tout comme la communauté musulmane n’était pas désireuse de retirer le porc des cantines, des « bonnes gens » ont décidé de réfléchir à leur place et de prendre des décisions dont ils ne sont pas demandeurs. On a vu ce que ça a donné comme résultat 🙂

    Et, ici, étonnamment, on est dans le même cas : les enfants n’étaient pas demandeurs à la base, mais tous les bien pensants ont « décidé » que c’était pour leur bien

    Et le coup de « ils ont accepté », ça me fait bien rigoler :). Et qu’est ce qu’on commence à entendre comme réflexion maintenant (entendu aujourd’hui à l’école de mon fils) ? « Madame, ça va être de la faute de ceux qui n’ont pas de parent si on ne fait plus de bricolage pour la fête des mères » ?

    J’applaudis des deux mains 🙂 vive les pédagogues 🙂 Stigmatisons les méchants enfants !

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