Enseignement: quitter le navire. Schip verlaten. Abandon ship.

mars 27, 2012

http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/728676/une-maman-rebelle-fonde-sa-propre-ecole.html

Chère Madame de Bergeyck.

J’ai lu l’article ci-dessus avec beaucoup d’attention et constaté avec bonheur que vous aviez bien analysé la situation scolaire de notre pays, les « multiples défaillances des écoles » et cette faiblesse si importante dans l’enseignement des langues dans nos établissements.

J’ai eu la chance, comme vous sans doute, de fréquenter un établissement scolaire fort bien noté et fréquenté. Et pourtant, je ne parlais ni l’anglais, ni le néerlandais en le quittant.

Il faut dire que comme les 80% d’adolescents que vous citez dans cet article, je n’aimais pas l’école.

Pourtant, j’en suis sortie avec quelques acquis.

J’aime ma langue maternelle, déjà.

Je sais que généraliser n’est jamais intelligent.

J’ai conscience que si je ne parlais ni le néerlandais, ni l’anglais en sortant d’une école pourtant réputée pour leurs apprentissages, mes professeurs n’étaient probablement pas responsables de la chose.

J’ai aussi appris (ah! la belle période des grèves!) que quand un système ne fonctionnait pas bien, le fuir n’y changerait rien, au contraire, même. Mais que j’avais le pouvoir d’améliorer les choses, à ma petite mesure, puisque je faisais le constat de leurs carences.

Et, last but not least (vous voyez, j’ai quelques notions tout de même), j’ai acquis la conviction que chaque être humain avait la même valeur. Que chaque être humain avait le droit de bénéficier d’une éducation qui lui permette de faire son chemin dans la vie. De connaître ses atouts et ses limites et d’avoir accès au chemin pour réaliser ses rêves.

Ce n’est certes pas le cas actuellement dans notre pays. Mais je doute fort que vous alliez dans ce sens, quand bien même les 13.000 euros annuels évoqués par l’article ne seraient pas demandés à chaque enfant.

Ceci dit, vous et moi n’avons probablement pas les mêmes valeurs.

D’ailleurs, cet aspect-là de votre initiative a quelque chose de très malsain: je suis personnellement peu encline à accorder ma confiance à quelqu’un dont le portefeuille dépendra de la réussite de mon fils. Un fils que je veux aussi épanoui dans la vie que brillant dans les études. Voire plus.

Mais si vous pensez vraiment qu’une école telle que la vôtre suffira à elle seule à donner à vos enfants l’amour de l’apprentissage, des langues et de l’école, j’espère pour vous que vous aurez beaucoup de chance. Sinon, je vous souhaite bien du plaisir.

10 Réponses to “Enseignement: quitter le navire. Schip verlaten. Abandon ship.”

  1. Bonjour,

    J’aimerais pouvoir vous contacter par mail dans le cadre d’une analyse que je souhaiterais développer. Vous est-il possible de me laisser votre contact?

    Par avance, merci.

  2. Cash said

    Vous qui raffolez des injustices j’en ai une qui devrait vous indigner. Savez-vous qu’il est quasiment impossible pour des francophones de la périphérie bruxelloise d’inscrire leur enfant dans une école du nord de bruxelles? Pas assez d’écoles et depuis le décret mixité et l’imposition des critères de priorité, les enfants de la périphérie passent en dernier lieu et même après des enfants de familles immigrées venant d’avoir leurs papiers.En fait vous avez le choix, soit vous inscrivez votre enfant dans une école poubelle de bruxelles ou vous l’inscrivez dans une école flamande.

    • annelowenthal said

      Décidément, vous adorez lancer des trucs à la con, vous! Je raffole des injustices, maintenant 😀

      • Cash said

        J’espère que vous ne vous etes pas arretez à la première phrase et que vous avez un avis objectif sur la suite ? Pouvez-vous m’expliquer à quoi peuvent servir les insultes que vous lancez?

      • Quelles insultes? Je n’ai insulté personne. Apprenez à lire (et ça non plus, ce n’est pas une insulte, c’est un conseil)

  3. Cash said

    Décidément, vous adorez lancer des trucs à la con, vous!

  4. Bel article et joli titre …

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