Redressons la tête

Aujourd’hui, Ford Belgique a annoncé la fermeture de son usine. 10000 personnes (salariés, sous-traitants…) sur le carreau au nom de pertes financières d’une entreprise qui fait au niveau mondial 20 milliards de bénéfices.

Essayons de positiver. Il y a moyen. Car finalement, amis chômeurs, allocataires et autres pensionnés, vous aussi vous savez calculer. Ajoutez à votre nombre les travailleurs pauvres, on commence à être vachement beaucoup.

Et vachement résistants. La galère, on connaît, on (sur)vit. On n’a plus vraiment de raison d’avoir peur, puisqu’on ne peut plus vraiment tomber plus bas.

Alors redressons la tête. Cessons d’accepter d’être les coupables désignés d’une société qui refuse de taxer le patrimoine, les plus-values, à peine les transactions financières, pas du tout les loyers, presque pas les multinationales, à qui elles donnent du pognon sans le réclamer quand elles nous licencient.

Cessons d’être les punching-balls d’un système qui ment à ceux qui, pas encore dans la merde, s’empressent de le croire et de nous fustiger.

Si nous n’avons pas d’emploi, si nous avons un salaire insuffisant, si nous n’avons pas assez pour vivre, ça n’est pas notre faute. Et si nous travaillons au noir, c’est parce que nous n’avons pas assez pour vivre. Et parce que des gens pas encore ou pas du tout dans la merde nous emploient au noir.

Et si nos charges sont trop chères, c’est parce qu’elles enrichissent des gens qui ont trop d’argent pour vivre et le regardent faire des petits sans en partager un cent.

Ce n’est pas nous qui avons peur. Ce sont ces gens qui chaque jour nous regardent en tremblant. De rage parce qu’ils préfèrent penser que c’est nous qui leur coûtons. De trouille à l’idée de rejoindre nos rangs.